MEMO4345 à Borgo San Dalmazzo
Nouveau voyage presse organisé par la Chambre de Commerce Italienne à Nice, mi-septembre.
Lors de ce voyage en Piémont, un arrêt extrêmement émouvant à Borgo San Dalmazzo, pour se souvenir. Et, nous l’espérons, « Plus jamais ça ».
Je n’ai pas pour habitude de relater des événements violents, tristes, dérangeants…
Cependant, cette visite est bouleversante, et notre devoir, en cette période trouble que nous vivons encore de nos jours, est de rappeler où mènent les idéologies pernicieuses.
De façon franche ou insidieuse, ces idéologies honteuses ont encore cours.
Ainsi donc, nous avons visité MEMO4345, en mémoire à l’histoire peu ou pas connue, de plus de 1000 juifs de passage à Borgo San Dalmazzo.
Rappel historique
Cette population se trouve dans les Alpes Maritimes, venant de tous les pays d’Europe occupés par les Allemands d’Hitler, pour tenter d’échapper aux persécutions nazies.
Ils trouvent une sérénité relative à Nice et les environs, du moins le croient-ils, région alors sous occupation italienne.
Cependant, pour « faire plaisir » à leurs alliés allemands du moment, l’armée italienne, pousse cette population vers Saint Martin de Vésubie. Là, ils trouvent une certaine liberté de mouvement, de culte et se sentent plutôt bien après avoir vécu l’enfer pour arriver jusque là.
Néanmoins, l’Italie signe l’armistice de Cassibile avec les Alliés, le 8 septembre 1943 .
Les choses se passaient plutôt pas trop mal pour la population, jusqu’à l’armistice et la reprise en mains par les Allemands.
Les soldats italiens, en absence d’ordre clair, s’éparpillent, troquent leurs habits militaires pour des civils.
Les juifs qui se trouvaient dans la région, Nice et plus particulièrement Saint Martin de Vésubie sont désemparés. Pour la plupart, ils ont déjà fui leur pays d’origine.
Pensant trouver du calme en Italie, ils se regroupent à Saint Martin de Vésubie et, à marche forcée, suivent, plus ou moins, les Italiens qui fuient aussi. Ils passent la frontière par des cols de plus de 2400m, ( Fenestre et Boréon) sans même l’équipement adéquat. Entre le 8 et le 13 septembre 1943 ils rejoignent les vallées de Valdieri et d’Entracque.
L’arrivée à Borgo San Dalmasso
C’est ainsi que 800 à 1000 juifs, hommes, femmes, enfants, un nouvel espoir au cœur, arrivent à Borgo San Dalmazzo.
A vrai dire, Les Alliés n’ont pas encore libéré l’Italie. Ainsi les Allemands ont installé un camp de concentration actif à Borgo San Dalmazzo.
Sous menace d’exécution sommaire, ils réussissent à persuader ces « étrangers » à se présenter au camp. C’est comme ça qu’ils récupèrent 349 personnes.. Quant aux autres, ils réussissent à s’échapper, avec la complicité des locaux qui prennent eux-mêmes de gros risques.
Ainsi donc, ces 349 personnes seront entassées dans des wagons de marchandises. Des wagons immondes, sans sièges ils seront dirigées vers Auschwitz, en passant par Drancy.
Le choix de Borgo San n’est pas anodin. C’est la jonction des chemins qu’empruntent ceux qui fuient l’oppresseur nazi.
Epilogue
Lorsque les Alliés libèrent le camp d’Auschwitz, seulement 20 personnes de ce funeste épisode survécurent.
Le Memo4345 à Borgo San Dalmasso aujourd’hui
Dans une chapelle désacralisée, la ville installe un lieu d’Histoire, ouvert au public et organise des visites pour les écoles. Ainsi, on peut espérer sensibiliser dès le premier âge au non retour d’une telle barbarie.
Sur l ‘esplanade devant la chapelle-lieu de mémoire, on trouve des wagons, semblables à ceux qui emportèrent les malheureux vers les camps de la mort.
En lettres, debout, le nom des survivants, qui se résume à 20 noms.
Au sol, sont écrits les noms de tous ceux qui périssent, dont celui d’une petite fille de 3 ans.
Crédit photo Cabinet d’architectes Kapla
Conclusion MEMO4345 à Borgo San Dalmasso
Connaissiez-vous cet épisode ?
N’hésitez pas à venir partager votre ressenti au sujet de cet épisode désolant, d’ailleurs pas unique, hélas.
Pensez-vous, qu’aujourd’hui encore, nous pouvons être victimes d’une telle barbarie ?
Toutefois, quelles seraient, d’après vous, les mesures que les états pourraient prendre pour éviter de tels abus ?
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