Pontebernardo et la routo
Bonjour tout le monde !
Alors aujourd’hui, je vous partage un voyage dans le Piémont, avec la Chambre de Commerce Italienne.
Il faut savoir que depuis Nice, il est très facile d’accéder à la vallée STURA.
En effet, il suffit d’aller à Isola 2000 par une jolie route, d’ailleurs, et à 3 km de là, passer le col de la Lombarde à 2300 mètres d’altitude.
Je vous présente mes compagnes de voyage et à droite notre super guide Noemi.
Oui, il faisait froid après la chaleur que nous connaissons à Nice !!
Pour rappel, ce col n’est pas ouvert en hiver, et c’est plutôt prudent.
Effectivement, la route pour descendre vers la Stura, ne comporte qu’une voie, une et quart, on va dire. Inutile de vous dire que le croisement de deux véhicules se fait avec prudence et politesse….
Cependant, la route est tellement belle, qu’un petit effort est bien récompensé.
Voici la vue depuis le col. Prévoir une petite laine…
Le sanctuaire de Santa Anna se trouve au loin, à gauche sur la photo. Un petit lac apporte sa couleur bleue dans ce paysage à la fois vert et rude.
Vallée Stura
Après la descente vers la vallée, et passé le sanctuaire Santa Anna de Vinadio, le premier point d’intérêt est Pontebernardo(Pietraporzio) et son Eco-musée.
Un village typique de la vallée Stura, et d’une propreté exemplaire.
Dans ce village de 20 habitants à l’année, se situe l’écomusée du pastoralisme (ecomuseo della pastorizia, en italien)
Toutefois, avant de vous partager notre visite, je vous invite à lire le « Manifeste des Ecomusées Italiens ».
Ces quelques lignes vous expliquent mieux que moi le principe d’un éco-musée.
Ce texte vous fera comprendre l’implication, la motivation des personnes qui s’occupent de ce lieu de mémoire des traditions de la vallée . C’est grâce à eux que l’éco musée existe, mais pas que.
En effet, ils ont permis le sauvetage de la race de brebis locale, en voie d’extinction, la feo sambucano.
Ils peuvent être fiers de cette réussite. Effectivement, en 1980, la race feo sambucano était en voie d’extinction. Cependant, 3 ans plus tard, elle repartait, grâce à la volonté et ténacité de quelques uns…
Manifeste des Ecomusées Italiens
« Les écomusées sont configurés comme des processus participatifs de reconnaissance, de soin et de gestion du patrimoine culturel local avec le but de promouvoir le développement durable dans les domaines social, environnemental et économique. Les écomusées sont des identités conceptuelles qui visent à relier les usages, les techniques, les cultures, les productions et les ressources présents dans un contexte territorial homogène avec le patrimoine culturel qu’il contient. Ils sont des parcours, créatifs et inclusifs, qui favorisent le développement culturel pour les communautés locales. Ces parcours sont basés sur la participation active des habitants et sur la collaboration d’organisations et d’associations. L’écomusée existe indépendamment des collections, il existe parce qu’il est créé en mettant au centre un patrimoine spécial, les personnes, en stimulant leur sensibilité et en motivant leurs intentions. »
Visite de l’écomusée en images
Dans ce village à la longue tradition pastorale, on parle la langue d’Oc, exactement comme en Provence.
Tout au long des siècles, les bergers piémontais partaient pour la transhumance jusqu’à Arles, en passant par le col de Larche ou de la Madeleine (colle della Maddalena en italien).
C’est le pointillé jaune sur la carte. Le départ se faisait depuis le fond de la vallée Borgo San Dalmazzo, puis Demonte Pontebernardo.
Jusqu’au col de la frontière, les troupeaux des petits hameaux rejoignaient la colonne.
Le col est à 1996 mètre d’altitude et présente le gros avantage de ne fermer que rarement en hiver.
Du côté France, il débouche sur la vallée de l’Ubaye, et ainsi, les bergers gagnaient Barcelonnette, la grande étape vers Arles.
Il faut encore savoir que c’est jusqu’à 50 000 ovins qui traversaient ainsi le col, par et sur les routes….
A l’époque, il y avaient 20 000 habitants dans la vallée, pour 5000 aujourd’hui, autant que de ovins…. troupeaux de petites tailles que se partagent 40 bergers.(escaru)
Dans la vallée, existe un centre de sélection qui vérifie strictement la qualité de pure race feo sambucano, ensuite, les bêtes vont vers une coopérative.
C’est un travail commun avec la Maison de la Transhumance de Salon de Provence.
Aujourd’hui, les camions remplacent les bâtons et les chaussures de montagne.
Les métiers anciens de Pontebernardo et « la routo »
Quelques outils du berger.
La vedette des lieux est, bien sûr, la brebis locale. Il y avait toujours dans les troupeaux, quelques têtes noires, de race mérinos venant de Provence.
Le travail de la laine, est l’occupation des femmes des villages.
Lors de certaines fêtes, les femmes viennent encore montrer leur savoir-faire.
Il eut été dommage de perdre cette race qui donne une si belle laine.
Une boutique dans le musée vend quelques ouvrages en laine locale à un prix très raisonnable : pulls, vestes.
Je vois également des chaussettes en laine fine, très belles, autour de 20€.
Et puis ce livre, qui retrace cette aventure humaine, que je découvre avec Pontebernardo et la routo.
J’aime beaucoup la couverture. Le livre est en italien et français, le texte est très intéressant.
Il nous renseigne, également, sur les échanges constants, depuis des siècles entre les deux pays, et dont les habitants, tout le long de cette route, parlent la même langue d’oc.
Dîtes moi en commentaire si vous connaissiez cette particularité de nos deux pays.
Les maisons de village étaient très modestes, comme on peut s’en douter.
L’essentiel en ce qui concerne la bergerie, il y avait les mangeoires avec du sel au-dessus.
Notons encore qu’aujourd’hui le GR 69 qui va de Borgo San Dalmazzo en Arles, a pris le nom de « la routo ». Long de 400 km, il compte 33 étapes, balisé par le signe suivant.
Ce signe est le schéma des sonnailles de la bête de tête du troupeau. Vous pouvez en voir à l’écomusée.
Quelques mots sur Stefania Belmondo
Peut-être que vous ne vous souvenez pas des Jeux Olympiques d’hiver de 1992 à Albertville (Savoie) ?
Et bien, lors de ces jeux, l’Italienne Stefania Belmondo s’est royalement distinguée. (Rien à voir, à priori, avec notre regretté Bébel)
Stefania est une fondeuse italienne, née à Vinadio en 1969, elle vit aujourd’hui à Pontebernardo où elle est garde-forestière. Tout à fait dans son élément de fondeuse !
Dans cette maison, en pierres typiques de la vallée.
Stefania est double championne olympique, sur le 30 kilomètres d’Alberville, en 1992 donc. Elle est, aussi sur le 15 km des jeux de 2002, à Salt Lake City.
Ainsi donc, elle est aussi détentrice de 8 autres médailles olympiques, pour un total de 10.
Un record féminin aux jeux d’hiver, qu’elle partage avec Raisa Smetanina.
Entre temps, Marit Biorgen dépasse ses records.
Cependant, elle finit 2ème du classement général de la Coupe du Monde en 1999.
Elle remporte la coupe du monde de sprint en 1997.
En 2006, elle allume la flamme olympique des Jeux Olympiques d’hiver de Turin.
Voilà pour l’anecdote « people » du jour.
Découvrir plus d’infos sur la vallée de la Stura ICI
Après mon article sur Gênes et ses boutiques historiques, je voulais vous partager ce nouveau voyage instructif en Piémont
En conclusion Pontebernardo et la routo
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